J'aime les séquenceurs. Mais si, vous savez ces instruments de musique, électroniques (à ce propos, ce serait amusant d'en concevoir un mécanique, genre boîte à musique dynamique), composés d'un quadrillage : l'axe vertical correspondant généralement aux différentes notes, l'horizontal étant une ligne de temps. Et puis petit en petit, vous pouvez y créer des boucles musicales de plus en plus complexes. Voilà. Les séquenceurs. C'est génial.

J'ai redécouvert ça il y a bien plus d'un an maintenant, avec le Tenori-on de Yamaha. Le Tenori-on, c'est ça :

Cet appareil propose d'autres fonctionnalités que le séquenceur (appelé Score Mode chez eux), mais c'est celui-là qui m'intéresse. Regardez cette vidéo. Voilà ce que c'est. Alors, non, ce n'est pas tout aussi original que Reactable (que j'avais présenté un peu ici) mais ça reste néanmoins génial (oui, je l'ai déjà dit). J'avais essayé de lancer un petit projet pour en développer un sur GP2X, mais rien n'a démarré.

Plus récemment, lorsque j'ai découvert Hobnox Audiotool (présenté, quand à lui, dans ce billet-là), je me disais que la seule chose qui lui manquait était un séquenceur dans ce genre-là. Le seul synthétiseur qu'il possédait alors, au milieu des boites à rythmes et des pédales à effets, était loin d'atteindre la simplicité d'un quadrillage. Oui, cette phrase est au passé. Il y a une raison, j'y viens.

Je suis tombé récemment (enfin, tombé, j'ai simplement suivi le lien de ce post de FanBoo sur GooFR) sur ToneMatrix, un séquenceur en ligne (l'image ci-dessus). À vrai dire, ça fait longtemps que j'en cherchait un, ne trouvant jusqu'alors rien de potable. Le développeur de ce truc s'est révélé être par hasard aussi développeur chez Hobnox. Non ? Si. ToneMatrix a désormais rejoint les instruments disponibles sur Audiotool. De quoi s'amuser des heures. Voire plus.

Le "en ligne", c'est très bien, mais le monde réel, c'est mieux. Et puis est arrivé Monome. À première vue, il s'agit d'un équivalent du Tenori-on, mais en bien bien bien plus beau (il faut tout de même reconnaître que l'appareil de Yamaha est particulièrement pas joli). Bien plus beau, donc, en effet, finition parfaire, coque en bois+alu, boutons illuminés genre clavier Apple. Comme ça :

Sauf que Monome, ça va beaucoup plus loin. C'est en en fait un périphérique en part entière, qui peut servir à toutes sortes de choses, tout ce que l'on pourra imaginer mettant en jeu une grille de poussoirs lumineux en fait, car n'importe-qui peut y développer ce qu'il veut. Pourquoi ? Parceque Monome est libre. Comme le logiciel. À partir de maintenant, si je dois parler de matériel libre, je ne parlerais ni du mobile, ni de la voiture, mais du Monome.

Le code de ce qui tourne dessus est disponible, la méthode pour y créer de nouvelles applications l'est aussi, mais les schéma des cartes électroniques, les typons pour les fabriquer, et tout ce qui est nécessaire pour en réaliser un soi-même le sont également. Et ça, c'est particulièrement remarquable.

Notez que vous pouvez également acheter des modèles déjà montés et préparés, mais non seulement c'est produit au compte-goutte, quelques centaines d'exemplaires de temps en temps, mais ce n'est pas donné non plus : compter 500$ pour un modèle de 64 cases, 1400$ pour un modèle de 256 (le Tenori-on, lui, coûte 1000$, mais n'a pas du tout la même finition ni les même possibilités, bien qu'il peut être par contre indépendant de tout ordinateur, là où le Monome est un périphérique). Les cartes électroniques seules avec leurs composants sont aussi proposées pour 250$.

Voilà. C'est tout, je tenais simplement à partager ces découvertes. Ce fût un billet musico-technologique. Merci.